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Aujourd’hui, Chefs de Tahiti est parti pour vous, à la découverte de nos chef(fe)s locaux. Cette fois-ci, on est à Taravao, au restaurant Le Manoa avec Attilio Sgorlon.
Je m’appelle Attilio, je suis gérant et chef du restaurant Le Manoa à Taravao. Ma maman avait fondé le snack Myriam à l’époque, et avec mes soeurs nous avons repris l’affaire en 2018 pour bâtir ensemble … Le Manoa.
L’histoire du Manoa : une passion familiale
Je m’appelle Attilio, je suis gérant et chef du restaurant Le Manoa à Taravao. J’ai grandi dans la restauration grâce à ma mère, qui avait un snack où toute la famille travaillait, mes sœurs et moi compris.
C’est ainsi que j’ai appris à cuisiner. Quand ma grande sœur et moi avons décidé de reprendre l’affaire familiale en 2018, je suis devenu chef un peu par défaut, en apprenant sur le tas. Aujourd’hui, tout va bien, le restaurant s’est développé et on s’est amélioré d’année en année.
Ma mère a commencé avec une roulotte, installée en bord de route. Puis, elle a acheté un terrain et y a construit le Snack Myriam.
Elle faisait une cuisine simple et variée, inspirée de la cuisine locale, avec beaucoup de poissons et de crevettes. C’est d’elle que nous viennent plusieurs plats emblématiques du Manoa, comme les crevettes flambées au whisky, au gingembre ou au curry.
Un de mes souvenirs marquants, c’est quand j’avais 12 ou 13 ans. Un jour, alors que ma mère était absente, un couple de touristes français voulait manger. Je leur ai proposé de leur préparer des crevettes panées, un plat que je savais déjà faire. Quand ma mère est revenue, ils étaient impressionnés ! Avec du recul, je me rends compte que cette passion pour la cuisine était déjà bien ancrée en moi.
Le Manoa : une cuisine généreuse et authentique
Le Manoa, c’est une cuisine généreuse, simple mais savoureuse, faite avec amour. On privilégie le goût, les bonnes portions et l’accueil chaleureux.
Même mon équipe partage cette philosophie. Nos serveuses accueillent les clients avec bienveillance, et en cuisine, on met un point d’honneur à transmettre cette passion. Moi, ce qui me fait plaisir, c’est quand les clients repartent en disant : « On a super bien mangé ! » C’est ça, le vrai bonheur pour moi.
Au début, je passais tout mon temps en cuisine pour former mon équipe, composée uniquement de locaux de la presqu’île. Aujourd’hui, ils sont autonomes, mais je continue à superviser et à créer de nouveaux plats pour renouveler la carte.
Les défis et l’évolution du métier
Ce que j’aime dans ce métier, c’est que chaque jour est différent. Il y a toujours de l’action, de l’imprévu.
Le plus gros défi, c’est de trouver du personnel qualifié et motivé. En salle comme en cuisine, c’est difficile de recruter des gens vraiment passionnés. Beaucoup prennent un job pour travailler, mais c’est un vrai plus quand ils aiment la restauration. Heureusement, j’ai une équipe stable depuis un moment.
J’ai eu la chance de découvrir le monde pendant que je faisais mes études. En Australie, je travaillais toujours dans la restauration : serveur, plongeur… et parfois en cuisine quand on voyait que j’étais capable.
Ça m’a appris énormément, surtout sur l’organisation. À l’époque du snack, quand il y avait du monde, c’était souvent le chaos et l’attente était longue. Mais en Australie, j’ai vu comment un restaurant pouvait servir 100 couverts en un service et sans stress.
J’ai eu aussi la chance qu’un ami chef australien vienne m’aider à l’ouverture du Manoa. Il m’a donné plein d’astuces pour optimiser notre organisation. Grâce à ça, aujourd’hui, on peut envoyer 100 à 150 couverts par service sans problème.
Conseils aux jeunes passionnés de cuisine
Si j’avais un message à faire passer aux jeunes, c’est que … Si tu es passionné, il ne faut pas avoir peur. La cuisine, c’est un métier qui existera toujours. Tant que ce que tu fais est bon et bien fait, ça marchera.
Moi, je n’ai pas fait d’études de cuisine, mais j’ai appris sur le terrain, en travaillant en Australie et dans le snack familial. Il existe aussi des aides pour se lancer, et l’entraide familiale peut être précieuse.
Le plus important, c’est de croire en soi et d’oser. Quand on est passionné, on trouve toujours un moyen de réussir.
Merci Chefs de Tahiti !